Synthèse de l'histoire

La première communauté arrive à Arenys de Mar, en 1867, un petit village côtier à ce moment-là. La communauté était appelée à prendre en charge un hôpital-asile. Des initiatives publiques et privées ont sollicité des congrégations pour mener à bien leurs projets en faveur des populations les plus défavorisées : enfants, personnes âgées, femmes malades et ouvrières.

La bonne réputation des premières soeurs incite les prêtres et les laïcs à s’intéresser à l’assistance pastorale et sociale et des projets sociaux et de santé font leur apparition. En même temps, certaines familles bienfaitrices souhaitent que les soeurs prennent en charge l'éducation de leurs filles. De ce désir et de la nécessité de donner une stabilité économique aux oeuvres sociales, naissent les premières écoles.

Au cours des 35 premières années de présence de la Congrégation en Espagne, neuf maisons sont fondées : sept associations caritatives à la mode de l’époque et deux écoles, toutes situées en Catalogne. Les tentatives d'expansion dans d'autres régions ne portent pas leurs fruits, car les évêques les ont refusées en raison du grand nombre de congrégations présentes dans leurs diocèses qui couvraient tous leurs besoins.

En 1903, un événement survenu en France modifie l'orientation des oeuvres en Espagne. Suite à la loi Combes qui interdisait l'enseignement des religieux, de nombreuses Soeurs enseignantes arrivent en Espagne et il en résulte la nécessité d'ouvrir de nouvelles écoles dans lesquelles elles pourraient accomplir leur mission. Les années suivantes, sept écoles sont ouvertes, une seule oeuvre sociale et collaboration durant quelques années dans deux cliniques. On commence à entrevoir la nécessité d'une structure propre, centrée sur la maison de Las Corts (Barcelone), qui en fait, remplit les fonctions de Maison Provinciale, vis-à-vis des autres communautés et des procédures devant l'Église et les administrations publiques.

Cependant, la guerre civile de 1936 à 1939 coupe brutalement la croissance et les projets. Pendant ces années, une seule des écoles peut maintenir, avec une certaine normalité, sa vie et sa mission. Les soeurs sont obligées de quitter toutes les maisons et de partir à l'étranger ou de vivre clandestinement dans leur famille. Après la guerre, les besoins les plus urgents consistaient à reconstruire les communautés et à rouvrir les maisons, la plupart endommagées. Certaines d'entre elles, y compris Las Corts, ne pourront jamais se rétablir. En raison de la situation précaire du pays, des projets sociaux ont été lancés, impliquant les étudiants les plus ainés des écoles et une tentative de restauration du secteur de la santé a été lancée.

Lorsque la Province a finalement été érigée en 1959, il y avait 160 soeurs dans 13 communautés. Parallèlement aux années postérieures au Concile Vatican II, les oeuvres sont diversifiées : résidences de jeunes travailleuses et d’étudiantes, implantations de petites communautés dans des villages et des quartiers populaires, foyers pour enfants, communautés dans des hôpitaux publics, des crèches et des établissements d’enseignement, de santé et de travail social des Soeurs salariées.

Dans toutes les communautés, la collaboration avec les paroisses s'intensifie et s’effectue un travail main dans la main avec les laïcs, qui sont une caractéristique de la Province.

Les localités d'Andalousie, d'Aragon, des Baléares, de Castille et Léon, de Catalogne et de Madrid ont été modifiées, ainsi que le nombre de maisons au cours des soixante dernières années, en fonction de l'évolution de la société et de nos possibilités de réponse.

Le sens de la solidarité fraternelle dans la Congrégation s'est manifesté avec la présence de soeurs originaires de la Province dans les pays suivants : Algérie, Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Colombie, Côte d'Ivoire, France, Honduras, Angleterre, Israël, Italie, Nicaragua, Suisse et Venezuela...

Présentement, combien sommes-nous ?

La Province est composée de 49 Soeurs réparties dans 9 communautés situées dans différentes régions d’Espagne. Nous collaborons dans 5 diocèses du territoire espagnol. Nous participons également en soutenant différentes missions au Honduras et au sein du gouvernement général.

L'internationalité est une caractéristique de la congrégation qui est de plus en plus présente dans notre Province. Il y a beaucoup de soeurs d'autres structures qui viennent pour des raisons d'étude ou de formation et qui restent un temps parmi nous.

Quelle est notre mission ?

COMMUNAUTÉ DE BELLAFILA - BARCELONE : Les Soeurs de cette communauté assument le projet "Marie, reine de la Paix" qui comprend l'accueil et l'attention des jeunes étudiants universitaires en résidence et la coordination d'un ensemble d'associations. Une des Soeurs est enseignante à l'université. Au niveau provincial, elles assument la tutelle de l’école de Reus et la responsabilité du MCS de la Province ; elles assurent la publication des "Avis, communiqués et anecdotes" le bulletin de la Province et des sites Internet de la Congrégation et de la Province.

COMMUNAUTÉ DE LA MAISON PROVINCIALE - BARCELONE : La mission spécifique de cette communauté est d'accueillir les soeurs et les personnes qui visitent la maison, car c'est le siège du gouvernement provincial. Ses membres assurent la tache de l’Économat de la maison, collaborent comme bénévoles à l'association Ekumene, donnant des cours d'espagnol aux migrants, à la pastorale pénitentiaire (Brians 1) et au travail d'enseignement à l'école de Reus. Au niveau provincial, quelques-unes parmi elles participent au conseil provincial, au secrétariat provincial, à la commission de formation, à la commission des médias, à la publication des "Avis, communiqués et anecdotes" et participent à la mise à jour du site Web de la Congrégation.

COMMUNAUTÉ DE BUFALÁ-ROCA I PI - BADALONA (BARCELONE) : Cette communauté vit et exerce sa mission dans la maison de retraite de la Fondation Roca i Pi, à travers une pastorale et un accompagnement des résidents et de leurs familles, ainsi que pour accompagner les familles des personnes âgées en deuil... Les Soeurs animent les célébrations liturgiques de la résidence et de la paroisse et une soeur fait partie du conseil pastoral. La catéchèse familiale et la coordination des catéchistes sont des activités apostoliques auxquelles elles portent une attention particulière. Elles participent au groupe SOMHI, un groupe paroissial pour personnes âgées et l’une d’elles appartient au groupe Vida Creixent de la paroisse. Une soeur est responsable de l'entretien des sépultures de la Province.

COMMUNAUTÉ DE GRACIA - BARCELONE : Cette communauté est constituée des Soeurs de la Province qui, en raison de leurs conditions particulières de vieillesse et de maladie, ont besoin de soins spécialisés, ainsi que des soeurs qui s’occupent d’elles et travaillent en relation directe avec l’Association Sant Camilo. En raison de ses conditions spécifiques, la communauté accueille d’autres soeurs malades de la Province. Sa mission principale est la prière, une force avec laquelle elles encouragent et soutiennent la Province et la congrégation. Les soins personnels sont importants, mais elles apportent également un zèle particulier à la partie spirituelle. C’est en renforçant la partie spirituelle, que nous pouvons cheminer pour affronter les réalités que nous devons vivre à chaque instant.

COMMUNAUTÉ DE LOURDES - BARCELONE : En raison de sa condition de communauté qui partage la maison de Rosellon, les Soeurs qui la composent participent au service d'accueil de la maison provinciale et à l'accompagnement des soeurs malades qui y résident. Elles accueillent et accompagnent l'association d'anciens étudiants, collaborent en tant que bénévoles avec l'association Ekumene et elles enseignent l'espagnol aux migrants; Elles apportent également leur soutien à "Manos Unidas" et participent à un groupe de Vie Créixent.

COMMUNAUTÉ DE MADRID : C'est une communauté polyvalente dans son action apostolique. Ses membres travaillent dans les institutions de la vie ecclésiale et religieuse au niveau national :

Elles sont également impliquées dans la lutte contre le trafic des femmes en collaboration avec différentes congrégations dominicaines et dans un projet commun appelé Observatoire des droits de l'homme "Samba Martine” ; En plus, elles ont rejoint d'autres projets tels que Caritas, Adoratrices ou Oblatas, entre autres. Au niveau provincial, elles collaborent avec le conseil, l'administration de la Province, la commission de Formation, les archives, la délégation Justice et Paix.

COMMUNAUTÉ DE PONT D'INCA - MALLORCA : La mission spécifique de cette communauté est d’accueillir et d’accompagner les enfants, les enseignants, les parents et le personnel des services généraux de l’Ecole. Les soeurs collaborent à l'administration, en participant aux différents services tels que la cantine, la porterie, la coordination d'activités parascolaires, la coordination d'activités de solidarité à l'école. Elles sont présentes dans le conseil pastoral, la catéchèse de la première communion et la visite aux malades, au service de la paroisse. Elles partagent également la Lectio Divina avec un groupe de laïcs. Au niveau de la Congrégation, elles assument la coordination de l'équipe de projets de solidarité à travers l'ONG "Mallorca Amiga". Elles motivent et travaillent avec l'ensemble de la communauté éducative pour soutenir des projets de développement. Elles participent à la Province au sein du conseil provincial et du conseil pour les questions économiques ainsi que de la commission de formation.

COMMUNAUTÉ DE REUS - TARRAGONA : En tant que membres de la communauté éducative, les Soeurs travaillent étroitement avec les laïcs dans la mission du Collège : activités pastorales, collaboration directe dans des services complémentaires tels que salle à manger, l’accueil tous les matins, la motivation et l’organisation d’activités de solidarité, l’administration du Collège.

Les Soeurs accompagnent les familles des migrants, en particulier les musulmans, qui emmènent leurs enfants au centre, les accueillent, les aident. Elles font aussi des visites aux personnes malades. Au niveau provincial, elles participent au conseil provincial, au conseil pour les questions économiques et au secrétariat de l’équipe de la famille dominicaine.

COMMUNAUTÉ DE ROQUETAS DE MAR - ALMERÍA : C'est une communauté fortement ancrée dans la paroisse et dans un contexte social et économique où les migrants originaires d'Afrique subsaharienne représentent déjà près de 90% de la population. Les Soeurs accueillent les sans-abri confrontés à de graves problèmes sociaux ; elles aident les migrants dans la gestion des documents, la sécurité sociale, la recherche d'emploi. Les Soeurs assument la présidence de l'association "Verde Mar" par laquelle elles reçoivent des subventions de la Junta de Andalucía et mènent à bien des procédures pour obtenir des ressources de l'administration publique et de la banque alimentaire. Au niveau provincial, elles participent au conseil pour les questions économiques. Sa mission est aussi celle d'animation spirituelle dans la paroisse et de collaboration dans la liturgie.

Quelle innovations avons-nous faites ces derniers temps?

Le 54ème Chapitre général nous a laissé la tâche de penser et d'agir pour que les communautés, noyaux de la vie et de l'engagement missionnaire dans les Structures, remplissent leur fonction d'animation et de formation.

L’une des tâches à laquelle nous avons consacré le plus de temps est sans aucun doute la réflexion et la recherche de la composition des communautés, en tenant compte du fait que les processus de croissance et d’épanouissement humain et religieux de chaque soeur et leur intégration y sont partie prenante avec leurs richesses personnelles et leurs limites, pour assurer la projection missionnaire, raison d'être de la communauté.

Par conséquent, nous soulignerons deux étapes importantes que nous avons prises dans la Province et que nous considérons d’une importance particulière :

- L'INFIRMERIE DE LA PROVINCE - COMMUNAUTÉ DE GRACIA : Dans cette communauté, nous avons entamé une sérieuse réflexion sur la gestion de cette maison afin d’assurer aux soeurs aînées une meilleure qualité de vie et de mieux utiliser nos ressources humaines.
Connaissant le programme d’attention à la vie consacrée pour le soin des personnes âgées, religieuses et malades, développé par la Fondation San Camilo depuis longtemps dans différentes congrégations religieuses, nous avons établi des contacts avec cette Fondation. Son caractère d’entité à but non lucratif, son objectif fondateur, sa structure organisationnelle sont, entre autres, des éléments qui nous ont amenés à prendre la décision de signer avec eux un accord concernant la GESTION ET LA COORDINATION des services infirmiers de la Province.

Les engagements pris par la Fondation auprès de la Congrégation sont :

• Fournir les soins socio-sanitaires requis par les soeurs résidant à l'infirmerie.
• Organiser et répartir le travail du personnel, en désignant un responsable du centre.
• Coordonner les activités d'assistance avec la personne désignée par la Congrégation.
• Conseiller la Congrégation sur les questions liées au service fourni par la Fondation.
• Respecter le charisme et les valeurs de la Congrégation.

Le personnel que la Fondation a consacré aux soins infirmiers travaille en étroite relation avec la prieure de la communauté et les soeurs qui collaborent avec elle. Elles sont les principales responsables des soins personnels et spirituels aux soeurs malades. Par la suite, nous avons élargi les services infirmiers et le personnel gériatrique, et ajouté une équipe de personnes qualifiées en ergothérapie pour développer des activités d'animation et de stimulation sensorielle et motrice pour les soeurs, deux après-midi par semaine.Certaines communautés de la Province participent également à l’animation des soins infirmiers de Gracia, proposant informations, activités ludiques et surtout le plus important pour les Soeurs, en leur offrant proximité et affection fraternelle.

- PROJEC DE LA FAMILLE DOMINICAINE - COMMUNAUTÉ DE MADRID : L'appel du pape François à se rendre aux périphéries était pour nous un élément à prendre en compte afin de le concrétiser. Par conséquent, nous avons entrepris un parcours dans lequel deux soeurs de la Province ont été envoyées dans cette communauté pour faire partie du groupe de dominicains et de dominicaines qui devaient réaliser un projet à l’occasion de la célébration du Jubilé de l’Ordre.

Lorsque la réflexion a commencé, ce projet visait essentiellement à lutter contre le trafic des femmes à des fins d'exploitation sexuelle et de travail. Des difficultés sont apparues, telles que le manque d'implication directe de certaines congrégations dominicaines ayant assuré leur participation et d'autres problèmes, de nature organisationnelle, qui ont amené à la modification en partie du Projet de l'idée initiale.

Après des recherches et des consultations, le projet a été redéfini comme la création d’un observatoire des Droits de l’Homme dans un réseau au sein duquel convergent personnes et projets de la famille dominicaine, travaillant en coordination pour l’accompagnement et la défense de ceux qui voient leurs droits humains violés.

En particulier les victimes du trafic des êtres humains et les migrants. Son nom est : "Samba Martine" et elle a son siège à Madrid, dans une maison que les frères dominicains ont offerte à cette fin. Leur objectif est actuellement déployé dans trois domaines : la réflexion, la sensibilisation-promotion et l’intervention.
Nos soeurs se sont impliquées personnellement dans le processus, mais pas seulement, ayant suscité l'inquiétude et l'engagement de toute la communauté dans le projet.

Et elles sont allées plus loin : elles font partie du groupe inter-ecclésial intégré par Caritas, CONFER (Conférence de Religieux et Religieuses d’Espagne), la Fondation Cruz Blanca, Justice et Paix, la Fondation Amaranta et le Secrétariat des migrations de la Conférence épiscopale.

De même, les Soeurs ont osé consulter, apprendre et collaborer avec d’autres congrégations qui ont une longue et intéressante expérience sur ces problèmes : Les Adorateurs Religieux porteurs du projet "Esperanza" et les Oblates qui mènent le projet "Tu casa".
Nous devons reconnaître avec gratitude que cette nouvelle forme de travail apostolique nous permet, à partir de notre pauvreté, de nous engager en tant qu'Église et dans l'Église dans la lutte pour la dignité et la défense des droits de l’être humain, de travailler main dans la main avec les autres congrégations et de créer un réseau avec des institutions engagées au service de la même cause.

Quels défis ont été posés en tant que structure ?

EN PROVINCE...

• L’engagement apostolique et le désir que les communautés soient de véritables lieux où la vie spirituelle soit renforcée, où la richesse de la fraternité soit vécue et où la prière soit partagée constituent l’un des défis.
• Encourager et renforcer la transmission des valeurs humaines et chrétiennes aux jeunes générations.
• Veiller à que notre vie, en tout lieu et à tout moment, soit un véritable témoignage évangélique, fondé sur notre propre réalité et sur la société dans laquelle nous sommes insérées.
• Renforcer notre vigueur spirituelle et transmettre la joie de vivre en suivant Jésus-Christ selon le charisme de la mission.
• Un autre des grands défis de la Province est de travailler pour des missions qui, bien que faibles dans certains endroits, restent fortes dans le dévouement et l’abnégation. Pour cette raison, nous devons apporter un soutien aux communautés et maintenir en vie la flamme de certaines missions, avec une aide concrète, organisée ou sporadique.
• Être une Province d'accueil. Une de nos possibilités, est d’ouvrir des portes fraternelles à d’autres structures pour leur offrir le service d’accueil. Pour les soeurs qui veulent ou ont besoin de venir pour une formation ou pour partager notre mission, il y aura toujours une place dans nos communautés et dans nos coeurs.
• Enfin, le travail de restructuration que le gouvernement général propose désormais à la Congrégation est une tâche incontournable. Il doit sans aucun doute se réorganiser de manière structurelle, administrative, économique et bien sûr personnelle.

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