Paris (France), 29/07/2018, Extrait pris de Le Point, par Jérôme Cordelier.- « Quelle parole tranchante comme le glaive saura déchire un obscurantisme moral, un idéalisme aveugle et meurtrier, une fraternité dévoyée. Quelle parole tranchante dans nos propres communautés pour reconnaitre notre implication dans les effets du mal et rompre avec nos réactions encore trop souvent défensives. » Ces paroles sont de Sr. Véronique Margron, qui préside depuis deux ans - c'est la première femme à ce poste - la Conférence des religieux et religieuses de France.
Elle les a prononcés, le 11 juin 2018, devant 120 religieux et religieuses réunis pour une journée de sensibilisation sur le thème : « Abus sexuels et pédophilie. » Cette journée particulière, c'est elle qui l'a voulue et choisi de l'inaugurer par le témoignage de trois victimes de prêtes pédophiles. « Quand vous commencez par écouter, souligne Sr. Véronique, vous plongez dans une réalité du crime et un certain nombre de fausses questions tombent d'elles-mêmes, celles qui font dire trop souvent, "ces histoires sont tellement vielles", "ceux qui les sortent en veulent à l'Église." Tous ces lieux communs ne résistent pas face á l’extrême gravité du propos. Impossible de parler de complot, d'Église assiégée, on est dans la tragédie. L'auditeur prend conscience du désastre qui a fracturé une vie. Il faut que l’Église entende la colère et le désarroi de ces enfants ». « Le déni de fidèles peut être plus fort que celui des ecclésiastiques » a signalé Sr. Véronique.
Ici on vous présenta une interview qui a fait Le Point à Soeur Véronique Margron, où elle explique la situation des victimes et quel est le travail actuel de l'Eglise sur cette question douloureuse.