RÉFLEXION : Deuxième Dimanche de Carême. Genèse 22, 1-2, 9a, 10-13, 15-18 ; Romains 8, 31b-34 et Marc 9, 2-10
Bangalore (L'Inde), 28/02/2021, Sr. Anula Irvin Suguna.- Le deuxième dimanche de carême nous présente une autre figure significative pour ce temps de conversion : l'expérience de la montagne. La première lecture et les événements de l'Evangile se déroulent au sommet d'une montagne.
Dieu dit à Abraham : « Prends ton fils Isaac... va au pays de Moriyya et offre-le comme holocauste sur une des montagnes, celle dont je t’indiquerai » (Genèse 22, 2). Abraham obéit et prit le bois et son fils unique pour aller à l'endroit où Dieu lui avait indiqué. (Gn 22, 3). Il était convaincu que, sur la montagne du Seigneur, Dieu pourvoirait. De plus, ce lieu pourrait être appelé la montagne de l'obéissance et de la fidélité de Dieu. « Ainsi Abraham appela ce lieu, Dieu pourvoit... » (Gn 22,14). Il existe un mouvement réciproque entre Dieu et Abraham : Abraham écoute Dieu et va là où Dieu lui demande d'aller ; d'autre part, Dieu accomplit sa promesse et pardonne à son fils Isaac. Désormais, Abraham n'ira seul nulle part, car il a fait un chemin qui l'a amené à gravir la montagne avec Dieu et à le rencontrer au sommet.
L'Evangile nous invite à nous concentrer sur une autre montagne : le Mont Thabor, la montagne de la transfiguration : « Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean et les conduisit seuls sur une haute montagne » (Mc 9,2). Jésus conduisit les disciples au sommet de ce lieu où il sera plus tard transfiguré. La transfiguration est le seul événement dans lequel Jésus apparaît rayonnant, plein de gloire, comme une préfiguration de sa résurrection. Quel genre de montagne est-ce ? C'est la montagne de la paix, c'est pourquoi Pierre dit : « Seigneur, qu'il est bon que nous soyons ici » (Mc 9,5), c'est là que Jésus révèle sa gloire aux disciples. C'est un lieu de prière et de passion comme Moïse et Élie qui se voyaient en état de gloire et parlaient de son départ, qui devait se réaliser à Jérusalem » (Lc 9, 31).
La montagne joue un rôle très important dans la vie de Jésus, il avait souvent l'habitude de s'y rendre pour prier, car elle lui donnait une atmosphère tranquille, pour être en silence et pour communiquer avec son Père (Mt 14, 23, Mc 6, 46, Lc 6, 12, Jn 6, 15). De nombreux événements importants de la vie de Jésus ont eu lieu sur une montagne (les tentations, le sermon sur la montagne, sa prière, son agonie, la croix, sa résurrection et son ascension). C'est un lieu sacré ; pour Jésus, c'est un lieu de rencontre avec son Père.
En ce deuxième dimanche de carême, nous sommes également appelés à gravir la montagne, mais pas seuls, sinon avec Dieu, comme l’ont fait Abraham, et Pierre, Jacques et Jean guidés par Jésus.
Il y a un chemin de montée et un chemin de descente dans la scène de la transfiguration, « ...comme ils descendaient de la montagne... » (Mc 9, 9). (Mc 9 :9). Notre voyage spirituel implique de « monter », mais aussi de « descendre ». Jésus lui-même nous montre à la fois le chemin de la montée et celui de la descente. Il est monté avec ses disciples et nous a appris à descendre avec sa propre vie par la souffrance et la mort sur la croix. Dans le parcours de notre vie, le chemin de la descente est plus fiable si nous nous abaissons consciemment et sortons de nous-mêmes pour être plus disponibles pour Dieu et pour les autres.
L'invitation de ce Carême est précisément de gravir la montagne, guidés par Dieu... Moriyya, Thabor.... (Tout nom significatif) où nous pouvons le rencontrer.