Lectio Divina : Troisième Dimanche de Pâques. Cycle B

on 11 Avr, 2024
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Marseille (France), Sr. Henriette Soutonnoma Kabore, 14 avril 2024.- La joie de la foi dans la communauté de Pâques.

En ce troisième dimanche de Pâques, l’Église à travers les textes nous plonge de nouveau dans les récits de la résurrection du Christ. Bien que ces trois textes soient liés les uns les autres pour nous faire découvrir le sens profond de la présence du Ressuscité, nous avons fait le choix de méditer sur l’évangile.

EVANGILE

Lc 24, 35-48. Apparition aux disciples
En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes ».
Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem, à vous d’en être les témoins ».

CONTEXTE

Saint Luc écrit pour des lecteurs grecs ; cela l’amène à insister sur l’aspect matériel des apparitions. Il place l’apparition de l’évangile de ce dimanche après celui des disciples d’Emmaüs qui ont reconnu Jésus à la fraction du pain. Aujourd’hui, il nous montre l’apparition commune à tous les apôtres. Il insiste sur l’humanité de Jésus, sur son incarnation. Il ouvre l’intelligence des Apôtres. Tenant compte de la réalité de ses lecteurs, l’évangéliste veut qu’ils évitent de voir la résurrection comme l’apparition d’un fantôme. Dans un sens littéraire très marqué, il montre un ”Jésus” qui est loin d’être un fantôme, mais un Christ Ressuscité que l’on peut toucher, et aussi qui mange. Le Christ apparaît avec ce Corps matériel reçu de la Vierge Marie qui assume toute la logique de l’incarnation dans la passion, dans la mort et la résurrection.

MEDITATION 

Jésus venait de passer trois années avec ses disciples. Ils ont été témoins des enseignements, les signes et les miracles qu’il accomplissait à leurs yeux. Il les a préparés à leur mission future. Et pourtant, l’évangile de ce jour nous montre que la formation n’est pas terminée et doit se poursuivre après sa résurrection d’entre les morts.

« La paix soit avec vous ! Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. […] Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures »

Le Christ sait que ces Apôtres sont toujours enfermés par peur des juifs et ils ont besoin d’un réconfort. Après avoir rejoint les deux disciples sur le chemin d’Emmaüs, il revient au milieu de tout le groupe. Ces premières paroles ont été le souhait de la paix. Il les apaise avant tout autre chose. Il sait que chacun revit encore le moment difficile ou ils ont fui le laisser tout seul. Il y a de la culpabilité dans leur geste. Mais le Christ n’est pas là pour le leur rappeler ce qu’ils savent déjà, mais il veut les amener à comprendre davantage le sens profond de l’aventure humaine. Il s’est incarné pour cela. Montrer à l’homme que malgré ces faiblesses il est toujours aimé de Dieu. De plus, il leur avait enseigné (Cf. Lc 6, 36-38) de ne pas juger, ne pas condamner mais de toujours pardonner. Il leur montre pleinement sa miséricorde ; ainsi, ils pourront à leur tour vivre cela avec d’autres. Le souhait de la paix les remet dans une relation de vie et de pardon qui va permettre à Jésus de les ouvrir à la compréhension des Écritures. En effet, au-delà de la violence humaine, de la haine de Dieu, de l’injustice interne entre les hommes, il y a aussi le grand désir du salut et de l’amour partagé. Il leur demande d’en être les témoins.

« À vous d’en être les témoins. »

Être témoin, c’est vivre l’expérience d’un évènement, d’un fait, et avoir la joie de la partager avec d’autres. Le Christ est le témoin de l’amour du Père. Il l’a manifesté envers tous ceux qu’il a rencontré. L’apparition mise en exergue par saint Luc dans l’évangile de ce jour, nous fait voir comment le Christ a rejoint intérieurement chacun là où il était dans sa foi en s’adressant à leur intelligence. Enfin, il ouvre leurs cœurs et leur laisse la liberté d’aller annoncer ce qu’ils ont vu et entendu. Leur réponse est l’ouverture à la foi en Jésus Ressuscité qu’il sera avec eux dans cette mission jusqu’à la fin des temps.
Pour nous aujourd’hui, l’Eucharistie est le moment fort où nous pouvons toucher Jésus, le saisir et expérimenter sa présence. C’est aussi l’avant-goût et le germe de notre propre résurrection qui commence dès à présent.

ORAISON

Ô Christ ressuscité, affermi-nous dans la même foi que tes Apôtres d’hier ; afin que nous puissions témoigner de ta présence dans l’aujourd’hui de notre monde. Merci d’avoir fait de nous tes témoins.

CONTEMPLATION

Notre mission de témoin, c’est collaborer au projet de Dieu, c’est aussi annoncer à notre tour, le dessein bienveillant de Dieu sur l’humanité exprimé par la résurrection du Christ.