Tlaxcala (México), Sr. Elizabeth Flores Pérez, 26 avril 2020.- « De quoi discutez-vous en marchant ? »
Lectio Divina 26/04/2020 fr Download
PREPARATION
« D'abord elle (la vierge donnée à la vie contemplative) se recueille avant d'entrer en prière… Elle ramasse toutes ses pensées et toutes ses affections. Elle est prête à écouter la Parole de Dieu. »
Préparez ce dont vous avez besoin. Le prélude est si important, donnez-lui son temps. (Une place, une position, un temps favorable)
Et le silence.
« Ensuite, elle ouvre le livre des Ecritures... pour recevoir la pensée d'un Autre ».
« Elle peut alors lire, non pas pour connaître, mais pour pénétrer le sens profond des mots…en découvrant une vérité cachée… »
Que vous soyez dans un groupe ou tout seul, lissez le texte à haute voix. Il est si important. En écoutant les mots au moins une fois, ils pénètrent dans vos oreilles, dans votre être. Puis, vous pouvez les lire en silence.
Pas des pensées ou des idées en avance, ceux-ci peuvent être des obstacles. Au début, il suffit d’écouter ces mots, si par hasard une vous attrape, rester en elle.
EVANGILE
Luc 24, 13 -35. Les disciples d'Emmaüs
Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient ensemble de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul, de tous ceux qui étaient à Jérusalem, à ignorer les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure, et elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu’elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ! » Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Alors ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « C’est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment ils l’avaient reconnu quand il avait rompu le pain.
QUESTIONNER LE TEXTE
« DE QUOI DISCUTEZ-VOUS EN MARCHANT ? »
Je vous invite à contempler, d’abord, les gens autour de vous. Dernièrement, de quoi ils parlent en cours de route ? Quels sont ses appels à l’aide, ses paroles de foi, d’espérance et d’amour ; leurs silences qui révèlent leurs peurs ?
Et vous ? De quoi parlez-vous en cours de route ? Qu’est-ce qui occupent vos pensées ? De quoi sont remplies vos paroles ? Ne vous dépêchez pas, prenez votre temps
Il est temps de s’appuyer sur un texte. Je vous suggère celui-ci.
SILENCE ET MEDITATION
« Silence, capacité d’écoute »
(L’École du Silence - Sur le site dominicos.org)
Nous n’écoutons pas seulement avec nos oreilles. Notre corps écoute aussi. Un mot, quand il trouve un corps ouvert, se répand à travers lui. Le silence crée une résonance dans la Parole. Après le silence, vous entendez mieux. Le silence est un vide et une plénitude devient présente. Seul le vide peut résonner. Tu ne peux pas chanter la bouche pleine.
La capacité d’écoute est nécessaire.
L’oreille ne sélectionne pas. La vue est plus sélective. L’oreille sait tout : du chant de l’oiseau et du sifflement du vent. Le silence est nécessaire pour sélectionner la Parole et dire ce que le Psalmiste dit. « J’entends dans mon cœur une voix »
Pour écouter, il faut aimer. Notre écoute est immensément provocante. L’écoute inspire l’autre. Si vous écoutez, vous détachez les clôtures de l’autre et tu lui-donnes la parole. La Parole, si elle nous touche et nous blesse, peut nous accompagner éternellement.
Cherchez la Parole qui habite dans votre cœur. Ne la cherche pas dehors. D’une certaine façon, elle est déjà à l’intérieur. Ecoute¡. Ce que fait la Parole, c’est éveiller quelque chose qui est déjà en nous. Par le silence, on apprend à écouter sans anticipation. Ne pas prendre de l’avance, est une bonne chose. Ne dites pas à l’avance ce que l’autre a à nous dire.
La musique vient après l’écoute. La musique est célébrée après que le son a été consommé. La Parole est après la fin du son. L’écoute demande une attention complète. Nous n’avons pas l’habitude d’écouter parce que tout nous prétend. Et c’est dommage parce que la musique est profane si vous ne l’écoutez pas.
Nous devons être à l’écoute pure. Écouter n’a rien d’autre à faire que d’écouter. Écoutez sans influencer ce qui nous arrive. Laisser le poisson nager, voler l’oiseau, sonner la Parole. Comme il est bon de ne pas influencer quoi que ce soit ! Comme pour respirer.
La parole est une action. La parole qui résonne en nous est une présence pleine de dynamisme. Mais tu dois la laisser libre pour qu’elle résonne.
Dieu a un seul mot : Jésus. La simplicité de Dieu est manifeste. La Parole nous cherchera. Ne la manipulons pas. En silence, il peut nous trouver. Une fois trouvés, n’y réfléchissons pas. Le faire, c’est se séparer d’elle.
CONTEMPLATION
« Dès que tu as trouvé ce que tu cherchais, imite la Vierge en refermant le livre, pour ruminer intérieurement la Parole et la laisser descendre au fond de ton cœur : C'est là l'œuvre du Maître intérieur qui est l'Esprit Saint. »
Laissez-vous emporter par l’Esprit.
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? ».
Écoute, Ouverture, Confiance, Accueille. Le cœur des disciples est prêt. Puis le miracle se produit : leurs yeux s’ouvrent et LA PAROLE SE FAIT DANS LEURS CŒURS ARDENTS
« Et enfin, la Vierge entre en extase. C'est la sortie d'elle-même, pour trouver son bonheur et sa joie terme ultime de sa prière. Toute prière vraie doit t'amener un jour à ne trouver de joie qu'en Dieu ».
Parlez-lui, appelez-le, Il viendra sûrement… aujourd’hui ou n’importe quel jour... attendez-le.
Si vous voulez, prenez le psaume de la liturgie d’aujourd’hui dans l’Eucharistie.
ACTION
« La Vierge enseigne alors la Parole goûtée et méditée…Comment pourras-tu transmettre cette expérience, si tu ne l'as d'abord faite toi-même ? Ta parole extérieure tire sa force du verbe intérieur.
Sans rien attendre, les disciples, pleins de joie, reviennent sur leurs pas, retrouvent leurs amis.
« Ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. »
Allez, Il t’envoie, annoncez son amour !
Images de la cathédrale de Chartres.