Camporredondo (Pérou), Sr. Nora Zuleta Posada, 9 mai 2021.- Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimé.
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EVANGILE
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé. Demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurez en mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour. Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimé. Nul n’a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son Seigneur ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaitre. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez à votre Père en mon nom, il vous le donne. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. »
ÉTUDE DU TEXTE
Jésus dit au revoir à ses disciples, il les voit tristes et intimidés. Tous ils savent qu’ils sont en train de vivre les dernières heures avec leur Maître. Que se passera-t-il quand il leur manquera ? ... Jésus veut les encourager en découvrant ses dernières volontés. C'est un adieu qui rassemble, avec intensité, quelques traits fondamentaux dont les disciples de Jésus doivent se souvenir au fil du temps, pour être fidèles à sa personne et à son projet.
« Restez dans mon amour » est le premier. Il ne s'agit pas seulement de vivre dans une religion, mais de vivre dans l'amour avec lequel Jésus nous aime, l'amour qu'il reçoit du Père.
Au fil des siècles, les disciples connaîtront des incertitudes, des conflits et des difficultés de toutes sortes. L'important sera toujours de ne pas se dévier de l'amour.
Avec le temps, les règles se multiplient. Ce n'est que du commandement de l'amour que Jésus a dit : « c'est mon commandement ». En tout temps et situation, la chose décisive pour ses disciples est de ne pas sortir de l'amour fraternel.
« Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés » (Jn 15, 9). Cette expérience trinitaire de l'amour, incarnée dans l'histoire à travers le Fils, devient un héritage et un mémorial pour ses disciples. Sa pratique devient un critère référentiel permanent pour relire la pratique de l'amour, en tout temps et culture.
Toute la vie et la mission de Jésus est marquée par la relation d'amour avec le Père et par la participation de cet amour avec nous (Jn 15, 9) : « Je vous appelle amis, car tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn. 15, 15).
Le Dieu qui s'est révélé en Jésus est un Dieu qui a des entrailles de miséricorde, qui est devenu chemin et compagnon, qui est comme un bon berger, comme un père qui attend toujours le retour de son fils qui est parti, qui offre le pardon, même quand vous n'avez presque plus de temps, comme avec le bon larron. C'est cet amour qui inspire son commandement : « Puissiez-vous vous aimer les uns les autres, comme je vous ai aimés ».
Si nous voulons participer aux sentiments de Dieu à propos de quoi que ce soit, nous pouvons regarder vers Jésus et voir ce qu'il ressent à propos de telles choses, et confronter nos sentiments, nos préoccupations, nos valeurs aux siens. Dans un contexte d'injustice, l'amour doit être, tout d'abord, signe de justice, car Dieu est juste (Jn 17, 25). « La différence entre les enfants de Dieu et ceux du diable est la suivante : quiconque ne pratique pas la justice, et quiconque n'aime pas son frère, n'est pas de Dieu » (1 Jn 3,10).
L'amour, vécu comme Jésus l'a vécu, est la conséquence d'un choix global et radical, qui va jusqu'à donner sa propre vie : « Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13).
L'expérience de l'amour dans la vie et la mission de Jésus est, fondamentalement, une expérience où la joie et la souffrance s’embrassent ; l’abandon et le renoncement se rencontrent ; le don et l'engagement sont comme les deux faces d'une médaille ; la vie et la mort se touchent et trouvent leur vraie sens. Les quatre évangiles rendent compte du grand amour que Jésus avait pour les gens. Les pauvres et les petits sont ses favoris (cf. Mc 6,30-44 ; Lc 10,21-22). L'amour de Jésus ne s'exprimait pas dans une relation neutre ou générique, mais chargé de sentiments d'amitié (Jn 11,33-36). En partageant la mission : l'amour renforce les liens et s'ouvre à la mission. Jésus trésaille de joie et de gratitude lorsque les disciples reviennent et partagent leur mission (Lc 10, 21). « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi qui vous ai choisi » (Jn 15, 16). C'est une invitation à ne pas perdre de vue le début du chemin qu’ils ont entreprise avec lui. Demeurer avec lui est ce qui garantit la fécondité des disciples de Jésus : « C’est moi qui vous ai choisi et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jn 15, 16).
SILENCE - MÉDITATION
L'adieu à Jésus nous montre ce que devrait être un itinéraire quotidien de permanence dans l'amour pour vivre sa vocation avec sens.
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Comment grandir dans la conscience que nous avons été choisis, consacrés, avec la certitude que Dieu continue de parier sur nous et nous a destinés à porter des fruits durables ?
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Comment concrétiser l'invitation du Pape François d'abord à s'impliquer, accompagner, fructifier et célébrer, car la joie de l'Évangile remplit la vie de la communauté ?
Au milieu de la pandémie, il y a des mains qui ont défié la contagion et qui n’ont pas eu peur de donner soutien et réconfort. C'est ce que nous dit le Pape François : « la main tendue du médecin qui se soucie de chaque patient essayant de trouver le bon remède ou la main tendue de l'infirmière et de l'infirmier qui, bien au-delà de leurs heures de travail, restent à prendre soin des malades ». Aussi « la main tendue du pharmacien, exposée à tant de sollicitations dans un contact risqué avec des personnes. La main tendue du prêtre qui bénit le cœur brisé. La main tendue du bénévole qui vient en aide de ceux qui vivent dans la rue et ceux qui, bien qu'ayant un toit, n'ont pas de nourriture ». De même, « la main tendue des hommes et des femmes qui travaillent pour fournir des services essentiels et la sécurité. Et d'autres mains tendues que l'on pourrait décrire pour composer une litanie de bonnes œuvres ».[1]
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Quels sentiments éveillent-ils en nous es gestes ?
Aujourd'hui plus que jamais, la douloureuse réalité nous invite à écouter le Maître, au milieu des cris de notre peuple. Des cris qui doivent nous toucher pour entreprendre une dynamique communautaire et plurielle de discernement, de recherche commune, de prière qui nous permet d'exprimer dans le concret un amour comme celui de Jésus.
Nous sommes appelés à faire émerger un nouveau visage de Dieu, le Dieu Trinité : un Amour qui communique, partage, s’incarne dans l'histoire et sauve la dignité humaine. Que Dieu nous engage aujourd'hui à construire des ponts qui rendent possible la vie en abondance. L'amour construit des ponts et nous sommes « faits pour l’amour » (Fratelli Tutti 88).
« Le danger de contagion par un virus doit nous apprendre un autre type de « contagion », celui de l'amour, qui se transmet de cœur en cœur » (Pape François).
PRIÈRE
Merci, Seigneur, parce que vous nous choisissez gratuitement et faites nôtres vos secrets, surmontant la relation maître / serviteur. Avec la force que votre Esprit nous insuffle, chacun de nous peut être en harmonie avec la volonté de Dieu.
Avec Jésus et comme Jésus nous prions : Notre Père….
[1] Message du Pape François pour la IV journée mondiale des pauvres, 15 novembre 2020.