La Turena, Bucaramanga (Colombie), Sr. Beatriz Alvarez Gómez.- Ma participation à la béatification de Marie Poussepin. Une Commission a été mise en place dans les derniers mois de 1993 pour préparer cette solennité, car de nombreux détails devaient être réglés. Heureusement, j'en faisais partie. Décisions sur les souvenirs à donner, sur les voyages des sœurs de toutes les provinces, sur les modèles d'images à donner au Vatican pour les Gobelins pour la basilique à l'intérieur et un autre sur la façade de Saint-Pierre. Et de penser à tout ce qui concerne l'arrivée à Rome et le logement, les programmes et le départ de tous à Tours, Dourdan, Sainville, Janville, Chartres.
Les reflexions ont eu lieu dans mon bureau en tant que conseillere et secrétaire à la Maison Mère, car il fallait réfléchir à tous les détails, puis décider lors de la réunion. Le travail de la commission a commencé, à Rome, quand le Saint-Père a fixée la date de la béatification.
À l'arrivée de 1994, nous avons eu la joie de connaître la date choisie pour la béatification solennelle de Marie Poussepin, si longtemps attendue : elle a été fixée au 20 novembre de cette année 94, le dimanche de la fête du Christ Roi. L'Ordre dominicain aura trois nouveaux bienheureux le même jour : le père Hyacinth Cormier, qui fut le maître général de l’Ordre, notre mère Marie Poussepin et la mère Agnès Langeac, qui était dominicaine cloîtrée mais qui a fondé une autre communauté apostolique, dans le Puy, en France. C'est pourquoi le programme a été planifié avec les frères et il y eu une bonne partie de celui-ci à Santa Sabina.
J'ai très bien écouté Mgr. Jean Honoré, notre archevêque de Tours, qui a demandé au Saint-Père de déclarer Marie Poussepin bienheureuse. L'évêque de Chartres aurait eu cet honneur, mais il a décliné au profit de celui de Tours, où est le siège de la Congrégation.
L'image de Mère Poussepin a été recouverte d'un tissu doux et n'a été rendue visible qu'au moment où le Saint-Père Jean-Paul II a prononcé la formule, en réponse à la demande de l'archevêque de Tours, Mgr Jean Honoré :
Je déclare que Marie Poussepin se réjouit de la vision de Dieu dans le ciel,
et l'Église peut lui rendre vénération comme bienheureuse
là où se trouve sa Congrégation.
Son image est rapidement découverte et les applaudissements retentissent dans toute la Basilique. Je ne peux pas décrire la joie ressentie à ce moment. C'est la même chose que les dons surnaturels, quelque chose d'ineffable qui ne peut être traduit en mots.
À la fin de la célébration eucharistique, le Maître général, le père Timothy Radcliffe et le père Innocenzo Venchi, Postulateur de la Cause, salueront le Saint-Père. Le curé de la paroisse de Sainville concélébrait sur le même autel.
La date de la mort est toujours choisie comme jour de fête liturgique, mais comme la fête de notre Mère est le 24 janvier, elle coïncide avec la fête de St François de Sales, un grand saint de la liturgie française, la Congrégation des Causes, avec le Père Venchi, a choisi le 14 octobre, jour de sa naissance et de son baptême.
Le 21 novembre, célébration du Saint-Père sur la place Saint-Pierre pour l'Ordre et les deux Congrégations et pour les représentants des deux autres bienheureux de ce jour, de différentes Congrégations.
Le 22, nous avons eu l'Eucharistie et le renouvellement de nos vœux sacrés dans l'église Saint-Louis des Français, comme nous l'aurions fait le 21. Environ 300 sœurs y ont participé.
Les autorités civiles de ces lieux étaient présentes. Dans toutes, il y a eu une Eucharistie solennelle et des actes admirables et expressifs des habitants avec les Sœurs. J'ai pu être présent et collaborer à l'organisation de ces célébrations.
J'ai participé à tous les lieux de célébration en France et à Dourdan on m'a demandé à la dernière minute de donner une conférence en espagnol, sur l'histoire de la fondation et sur la Charité de Marie Poussepin, car il y avait beaucoup de sœurs qui ne connaissaient pas le français. Je leur ai également guidé la visite à Dourdan et à Sainville.
Lorsque nous sommes arrivés à Sainville, en entrant dans la rue principale, un grand groupe de jeunes filles habillées en blanc et tenant des épis de blé dans leurs mains nous ont accueillis. En marchant ainsi, au milieu d'elles, nous nous sommes avancés jusqu'au coin qui se trouve près de la maison que Marie-Poussepin a pris en location à son arrivée à Sainville, pour commencer sa mission.
Dans ce coin, très large, le maire avait fait construit une place nommée « Place Marie Poussepin ». Au centre de la place, un espace très bien aménagé, où ils ont réalisé un petit monument comme un sanctuaire, avec un livre ouvert. Le livre, dans lequel la Sainte Mère a appris à lire, est d'un grand symbolisme. C'est pourquoi les filles ont symbolisé les "petites écoles" et déuxièment : le livre de la Parole de Dieu qu'elle a su enseigner dans ses catéchèses et dans ses classes. Là, les filles donnaient à chaque sœur un brin de blé. Il y a eu un discours du maire et d'autres personnes.
Toute la ville s'est préparée à ces événements, et comme notre maison n'avait pas la capacité d'accueillir autant de sœurs, quelques uns d'entre les gens de la poblation ont hébergés les sœurs dans leurs maisons familiales.
Bien sûr, il y a eu l'Eucharistie, une grande visite à la maison, au jardin, à la pharmacie, à sa chambre, une prière spéciale dans la chapelle et une visite à la crypte où elle a été enterrée. Et avec cela, je termine mon historie sur ma participation.